Un glossaire, pour quoi faire ?
Un glossaire est, étymologiquement, un recueil de gloses, c’est-à-dire de termes étrangers ou rares associés à leurs définitions et centré sur un domaine dont il détaille les termes techniques spécifiques. Le mot glossaire est apparu au 16ème siècle, sous la forme de glossaire. Il est emprunté du latin glossarium, de même sens, lui-même dérivé du grec γλωσσα, signifiant « langue ». Il désignait anciennement un dictionnaire expliquant certains mots obscurs d’une langue par d’autres termes de la même langue. Au 21ème siècle, le glossaire désigne l’indexation d’un dialecte, d’un patois, de l’ensemble des mots propres à un domaine scientifique, technique, ou du vocabulaire propre à un auteur. C’est ainsi que nous pouvons parler du glossaire de la médecine, qui va, a priori, contenir de nombreux mots utilisés par les médecins, du glossaire de Rousseau, qui va contenir une interprétation de la langue de cet auteur dans le langage actuel, etc.
Dans un glossaire, les mots sont rangés par ordre alphabétique pour simplifier la recherche. Souvent présentées et confondues avec celles du dictionnaire, les définitions d’un glossaire ne sont pas forcément identiques à celles du premier. En effet, on y donne la définition d’un mot dans le contexte dans lequel il est utilisé ou le domaine auquel il se rapporte. Ainsi, le mot verre n’aura pas la même définition dans un glossaire sur les matériaux que dans un glossaire d’optique, par exemple. C’est pourquoi il faut annoncer, dans le titre du glossaire, ce à quoi il se rapporte. Par exemple, Glossaire du bâtiment, Glossaire de l’optique et donc, ici Glossaire de Christian Laurut, qui va répertorier les différentes interprétations des principaux termes que j’emploie dans ma communication écrite et verbale.
L’objectif de ce travail est de clarifier les débats contradictoires engagés sur les grands thèmes et concepts de l’organisation collective, en partant du postulat que les discours afférents ne peuvent être correctement reçus, perçus, approuvés, ou contestés efficacement, si les mots et termes employés n’ont pas été clairement définis auparavant.
N’avons-nous pas maintes fois constaté que la plupart des débats sur le capitalisme, la démocratie, la liberté ou la justice sont largement biaisés ou occultés de leur sens profond, par le seul fait que les protagonistes n’attribuent pas la même signification aux termes qu’ils emploient ?
Que personne ne se méprenne, mon propos n’est pas ici de revendiquer la validation officielle de telle ou telle définition de terme, en tant que référence lexicale incontestable à vocation universaliste, mais tout simplement de prendre la peine (ou encore d’avoir l’honnêteté intellectuelle) de m’engager sur un contenu signifiant précis chaque fois que j’utiliserai un mot ou une notion générique, et ceci dans le but de ne pas laisser planer une zone d’incertitude propice à une habile autojustification a posteriori chaque fois qu’une objection pénible me serait opposée.
C’est ainsi que ce glossaire se voudra contradictoire dans la mesure où, pour chaque terme indexé, je m’efforcerai d’assortir ma définition personnelle des différentes acceptions propres aux principales tendances identifiées sur le sujet.
Le renouvellement constitutionnel préfigure la représentation d’un système sociétal complexe et, de ce fait, manipule des concepts qui, s’ils sont définis différemment par les uns et les autres, ne peuvent servir de base à un débat cohérent. Certains acteurs pressés d’en découdre sur le terrain de l’affrontement politique peuvent toutefois, s’ils le souhaitent, passer directement à l’action concrète et faire ainsi l’économie de l’élaboration de leur propre glossaire particulier, mais il est probable qu’ils aient à s’y reporter ultérieurement pour valider ou invalider, sur des bases référentielles, certains propos tenus.
Glossaire :