Solidarité :
La Solidarité est à la fois un sentiment et un acte motivés par la conviction qu’ont des individus de l’existence d’une communauté d’intérêts entre eux. Cette Solidarité s’exprime et s’exerce généralement par le soutien et/ou par l’entraide. “Tous pour un, Un pour tous”.
Elle n’est pas, en conscience, un état permanent.
La Solidarité prend deux aspects selon que celle-ci est vécue entre égaux, ou qu’elle est vécue entre individus aux statuts social et économique déséquilibrés : Solidarité dissymétrique.
La Solidarité dans le cadre de catastrophes naturelles n’est pas commentée ici.
La Solidarité entre égaux s’apparente à une Fraternité dépourvue de charge spirituelle. La Solidarité, dans ce cas, se réduit à un soutien mutuel qui s’exerce à travers un commerce de bon aloi. Elle s’éprouve plus souvent en sentiment qu’en acte.
La Solidarité dissymétrique s’exprime entre nantis et nécessiteux. Celle-ci s’éprouve plus souvent en acte qu’en sentiment.
L’acte de Solidarité est concrétisé par une aide de nantis envers des nécessiteux, soit par donation à l’occasion de l’émergence d’une circonstance funeste qui exacerbe le lien de communauté d’intérêts par-delà les différences, soit par dispense récurrente et/ou systémique de subsides.
Cette aide, réputée désintéressée ou motivée par un sentiment de Fraternité, place les nantis en situation de bienfaiteurs vis-à-vis des nécessiteux.
Cette Solidarité est la version laïque de la Charité chrétienne, sous forme de Rédemption collective qui ne bénéficie qu’aux nantis.
La Solidarité dissymétrique, qui révèle les déséquilibres sociaux et économiques sans les modifier, est vue par les nantis comme une absolution – l’hostie de la messe qui sauve le pécheur – et vécue par les nécessiteux comme un sauvetage qui acquitte les nantis.
Ainsi la Solidarité dissymétrique, qui sauve les sauveurs, est le Commerce du Pardon, les « Indulgences » d’aujourd’hui.